Premiers pas dans l'inconnu

A la naissance de mon troisième enfant, il m'est apparu comme une évidence de reprendre les pinceaux mais plus comme avant. Je voulais creuser, expérimenter, m'impliquer,  me mouiller. C'était un réel besoin, comme poussée à ne pas se perdre complètement dans ce rythme de vie où chaque minute compte. Je peignais donc principalement la nuit. Ce fut le début d' une rencontre étrange et surprenante avec moi-même. Peindre est devenu mon moyen d'expression, tout ce qui était à l'intérieur, bien caché a commencé à s'échapper, à s'extérioriser,

Durant les premières années, j'étais obsédée par les corps, petits, grands, maigres, ridés, difformes.

J'avais besoin d'observer, de questionner, de comprendre, d'appréhender les différences, les proportions, j'avais besoin de donner progressivement corps, en passant par les extrêmes.